Trois parties principales composent le dossier :
- les caractéristiques du diabète, ses données épidémiologiques, ses déterminants ;
- les recommandations et leviers d’action possibles (perspective de promotion de la santé) ;
- les modalités d’intervention en regard de la diversité sociale et culturelle.
Prévenir le diabète de type II est devenu un enjeu de santé publique de premier ordre. Cette maladie chronique touche aujourd’hui en Belgique plus de 500.000 personnes ; personnes qui encourent un risque deux fois plus élevé de décès. La généralisation du diabète est due à l’évolution de notre société et de ses modes de vie. L’industrialisation, la tertiarisation du travail, l’urbanisation ont eu comme conséquence chez l’individu une baisse de ses dépenses énergétiques (sédentarité) qui, associée à une augmentation générale de l'apport énergétique quotidien, a entraîné la multiplication des situations de surpoids, cause principalement incriminée dans le développement d’une maladie non-transmissible comme le diabète de type II.
Le dossier évoque largement la problématique à travers le prisme des inégalités sociales de santé. Il existe, en effet, une plus forte prévalence de la maladie chez les personnes aux revenus les moins élevés et chez les personnes les moins instruites. Cette inégalité sociale de santé est surtout la conséquence d’une inégalité sociale face à l'obésité qui peut s’expliquer à travers différents éléments comme le budget en tant que facteur contraignant l’alimentation ou la pratique d’une activité sportive ; les représentations sociales du corps, de la santé et de l’alimentation ; l’accessibilité à une alimentation diversifiée ; ou encore l’accessibilité des messages de prévention.
Le dossier questionne également une approche spécifique du public migrant qui semble plus touché par le diabète de type II. Il met en garde les acteurs de prévention contre un risque de stigmatisation, une faible prise en compte de l’hétérogénéité au sein des sous-groupes, ou un enfermement de ceux-ci dans leurs seules habitudes culturelles. La démarche de promotion de la santé soutenue ici, induit justement une perspective d’inclusion et une prise en compte des contextes socio-économiques plus difficiles chez les primo-arrivants, par exemple.
Ce Cahier Santé s’adresse aux professionnels et relais impliqués dans la prévention du diabète ainsi qu’aux décideurs. Toutefois, nous conseillons sa lecture à tout acteur touchant de près ou de loin le secteur social ou le secteur de la santé car il sensibilise à des démarches à mettre en œuvre pour aller au-delà des approches exclusivement centrées sur l’individu en encourageant l’appréhension de la complexité des interactions entre déterminants ; la combinaison d’actions sur les compétences individuelles et de mesures sur les milieux de vie ; ainsi que la prise en considération des contextes culturels, sociaux et environnementaux.
C’est ici une approche écologique qui est promue à savoir le fait « d’analyser les problèmes de santé en mettant l'être humain au centre des préoccupations, tout en comprenant les interactions entre la personne et son environnement ».