S’il prend initialement sa source dans le domaine du sport, le coaching s’est rapidement forgé une place au sein de l’entreprise. Le jargon managérial et la logique économique qui alimentent le coaching ont sans doute facilité son expansion: l’homme y est conçu comme une “micro-entreprise autogérée ouverte à la performance et à la compétition”. À l’heure actuelle, le coaching s’étend à tous les domaines de la vie sociale et s’immisce de manière grandissante (et inquiétante?) dans le champ de la santé.


Partant de ce constat, les auteurs - l’un philosophe, l’autre psychanalyste - défendent avec véhémence et ironie le rejet radical de cette pratique qui constitue à leurs yeux une nouvelle forme de contrôle social et d’assujettissement des masses. Explications.

Le coach s’inspire de toutes sortes de techniques issues des thérapies comportementalistes et se positionne en tant “qu’airbag psychoaffectif” dans une société marquée par la fragilité des liens sociaux, la faillite des instances dispensatrices de sens, la perte de repères et le besoin d’être sécurisé… Le coach se montre en mesure d’apporter des réponses à la quête de sens, aux causes de la souffrance car il brouille les frontières entre sphères privée et professionnelle. Il inscrit de ce fait la quête du développement personnel au cœur même de la sphère du travail, faisant de ce dernier le l’unique chantre de l’accomplissement personnel.

Le coaché, quant à lui, apprend, via des techniques mises en place par le coach (“symétrie” de la relation, procédés de reformulation, PNL…), à consentir librement à ce qui est attendu de lui. Cela amène les auteurs à parler d’auto-contrainte: les individus en viennent à se normaliser librement. En outre, en inculquant en douceur chacun à se conformer (aux besoins de l’entreprise par exemple), le coaching nie la part complexe et unique de chaque être.

Dans les années 2000, “les managers de l’âme” investissent les établissements de santé. Pour étayer ce fait, les auteurs se basent sur des articles parus dans des revues médicales.

Qu’il s’agissent des soignants, des malades ou des instances de direction, le coaching est vu comme un facilitateur de changement. Les coaches nous expliquent comment bien se comporter pour mieux se porter. Appliqué au champ de la santé, le coaching convertit donc l’hôpital en entreprise de soin et la santé en marchandise. Les auteurs s’inquiètent également des conséquences du coaching-santé: civilisation des mœurs, médicalisation de l’existence, contrôle social, surveillance thérapeutique… Sont transformés en malades, ceux qui n’arrivent pas à s’adapter aux nécessités du marché, au contexte de l’entreprise.

Dans un chapitre intitulé “De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique”, les auteurs tentent d’expliquer les raisons de l’essor et du succès de cette pratique en invoquant des faits de société et des transformations dans les rapports sociaux. Pour le dire autrement, ils cherchent à comprendre ce que le coaching peut nous apprendre sur notre époque (dématérialisation des produits de consommation, technicisation des relations intersubjectives, gommage anthropologique des individus…).

Certes l’omniprésence des coaches dans tous les domaines de la vie sociale pose question et mérite une attention particulière, on peut néanmoins regretter le manque de nuance des auteurs et l’absence d’ouverture au débat…

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